Âgée de 80 ans, cette patiente a attendu 29 heures aux urgences de l’hôpital Saint-Antoine à Paris avant d’être prise en charge. « Le personnel, très gentil, s’activait partout », témoigne-t-elle sur la pression et les défis auxquels ils font face. Une situation révélatrice des difficultés du système de santé actuel.
Vingt-neuf heures passées aux urgences pour une prise en charge tardive témoignent des défis auxquels font face les patients et leurs familles au cours d’une crise sanitaire. Ce récit illustre les difficultés rencontrées dans les services d’urgence, en particulier lors des week-ends prolongés où la saturation est fréquente, créant ainsi un parcours complexe marqué par des attentes prolongées et des décisions rapides.
Sommaire :
Une arrivée sous tension
Le dimanche, à 13 heures, une patiente âgée de 80 ans arrive aux urgences, où une affiche annonce une attente moyenne de quinze heures, selon france3-regions.franceinfo.fr. Victime d’un AVC trois ans plus tôt, son état n’apparaît pas critique, mais la vigilance reste essentielle. Classée au triage vert par l’infirmière, son trouble de la parole s’estompe et elle est capable de marcher. La procédure médicinale est clairement expliquée, bien que l’incertitude persiste.
Malgré un premier examen rassurant, la famille sait qu’il faut rester attentif aux signes d’alerte. Trois heures passent, une longue attente qui semble interminable. Au moment où une détresse s’installe, un médecin demande un scanner, mais la file d’attente reste dense. La nuit avance, et le scanner ne sera réalisé qu’à minuit trente. Ensuite, la patiente est placée sous surveillance dans une salle dédiée, mais l’incertitude reste palpable.
Les défis de la catégorisation aux urgences
Le système de triage aux urgences est fondamental, avec trois niveaux de priorisation : vert, orange, rouge. La patiente étant classée au vert, cela retarde l’accès à des examens plus avancés. Tout en attendant, la famille ressent l’impatience croissante. La nuit se prolonge et la faim et la soif apparaissent, créant un inconfort supplémentaire alors que les décisions médicales commencent à se préciser. Enfin, une IRM est programmée pour le lundi matin, entraînant une nouvelle période d’attente.
En fin d’après-midi, un médecin annonce qu’une opération est inévitable, à dix-sept heures. Ce n’est qu’à dix-neuf heures que la patiente est transférée vers le service de neurochirurgie, où un repas lui est enfin servi. Chaque étape témoigne d’un service marqué par des contraintes et des priorités fluctuantes.
L’impact sur la santé et l’engagement des soignants
Au bloc de neurochirurgie, les réveils précoces sont une routine, et l’opération initialement prévue est repoussée. Ce calendrier instable force les équipes à rester vigilantes pendant que les proches de la patiente s’ajustent aux nouvelles informations. L’IRM joue un rôle clé dans les décisions médicales, tandis que les soignants détectent une déshydratation importante. Par conséquent, des perfusions de glucose et de solutés sont administrées pour réhydrater la patiente, qui n’a presque pas bu depuis trois jours.
Dans ce contexte, l’engagement humain des soignants devient primordial. Malgré la fatigue, la bienveillance persiste. Rassurer, nourrir et orienter sont autant de gestes qui font partie intégrante des soins, surtout lorsque les délais deviennent compréhensibles.
Les goulots d’étranglement aux urgences
La situation est d’autant plus délicate dans les services de neurochirurgie centrés à Dijon, qui doivent faire face à un afflux constant de patients. Avec seulement deux salles d’opérations et trente lits, la saturation est inévitable. Un médecin souligne qu’il faudrait au moins soixante lits pour répondre à la demande. Il est également noté que la régulation des admissions par le centre 15 a été mise en place, mais cela reste insuffisant pour gérer l’énorme volume de cas traités.
Les professionnels de santé soulignent que le séjour aux urgences ne devrait pas excéder vingt-quatre heures. Cependant, la réalité montre que les patients doivent parfois attendre jusqu’à soixante-douze heures, en fonction de la disponibilité des lits d’étage. Par conséquent, les soignants doivent gérer non seulement les soins médicaux, mais aussi les besoins essentiels comme les repas et l’hygiène.
Éthique et responsabilités envers les patients
Face à cette situation, la famille de la patiente ne prévoit pas de litige contre l’hôpital, consciente que le problème est structurel. Ce constat soulève des questions sur la gestion des ressources financières nécessaires pour le fonctionnement optimal des établissements de santé. À l’heure actuelle, les équipes médicales doivent s’adapter à des contraintes de plus en plus pesantes, tout en maintenant un service de qualité.
Des représentants syndicaux signalent une hausse de la pression sur les urgences, surtout en soirée et durant le week-end. La distinction entre urgences et hospitalisation est mis en avant, rappelant que les urgences ne doivent pas servir de solution prolongée. La qualité des soins se voit affectée lorsque le flux de patients dépasse les capacités préétablies du service.
Réflexion sur l’accès aux soins
Ce parcours complexe met en lumière une mécanique de soins qui fonctionne souvent à la limite de ses capacités. Les professionnels de santé sont en première ligne, assurant des soins tout en luttant contre les délais d’attente et les désagréments. Malgré ces défis, l’engagement humain demeure un pilier fondamental de la qualité des soins.
Pour une amélioration significative du service, il semble crucial d’investir dans des ressources matérielles et humaines suffisantes, de manière à alléger le fardeau pesant sur les équipes soignantes et à renforcer l’expérience patient dans un système déjà sous pression.
Quelle a été la durée d’attente avant le transfert ?
Vingt-neuf heures d’attente pour un soulagement tardif, puis l’espoir qui revient au bout du couloir.
Comment s’est déroulé le triage à l’arrivée ?
La patiente a été classée au vert, puisque la marche reste possible et le trouble de parole disparaît.
Quels sont les effets observés sur la santé de la patiente ?
Les soignants constatent une déshydratation nette et perfusent glucose et solutés pour réhydrater la patiente, qui n’a presque pas bu depuis près de trois jours et demi.
Quelles sont les difficultés rencontrées par le service de neurochirurgie ?
Un service de neurochirurgie unique couvre la Bourgogne, créant des attentes car il dispose de seulement deux salles d’opération et de trente lits, bien en deçà des besoins.

