Les compétences absentes dans les CV des candidats français

Les entreprises françaises font face à un un paradoxe persistant : malgré un marché du travail dynamique, les recruteurs peinent à trouver des candidats adéquatement qualifiés. En effet, en 2025, 59 % des entreprises déclarent éprouver des difficultés à recruter. Ce chiffre met en lumière un écart significatif entre les compétences recherchées sur le marché et celles que les candidats choisissent de mettre en avant dans leurs CV. Selon une étude menée par Zety, les compétences indiquées sur les CV des candidats français semblent souvent insuffisantes, voire inadaptées aux attentes des employeurs.

Les compétences génériques dominent les CV français

Les recruteurs sont en quête de profils qui répondent précisément aux exigences de leurs offres d’emploi, mais les CV des candidats mettent souvent de côté des compétences techniques essentielles. Bien que l’‘esprit d’équipe’, la ‘motivation’ et la ‘maîtrise du pack Office’ soient des atouts notables, ces compétences génériques ne suffisent plus à convaincre les employeurs des compétences réelles des candidats face aux exigences croissantes du marché. Les recruteurs recherchent des savoir-faire spécifiques, notamment dans les domaines techniques.

Le décalage des compétences techniques

Un exemple symptomatique de ce décalage se retrouve dans le secteur de l’informatique. Étonnamment, seulement 35 % des CV des développeurs mentionnent un langage de programmation précis. Cela contraste fortement avec les exigences du marché, où des compétences sur des langages comme Python, Java ou SQL sont devenues quasi incontournables. Les employeurs ne se contentent pas d’une déclaration vague de compétence technique ; ils s’attendent à des précisions sur les langages maîtrisés et les projets réalisés.

Dans le domaine commercial, la situation est tout aussi préoccupante. Alors que les recruteurs s’attendent à ce que les candidats aient des compétences en prospection, négociation ou fidélisation, les CV mettent souvent en avant des éléments comme le permis de conduire ou des qualités telles que l’écoute et l’organisation. Ces qualités, bien que pertinentes, ne sauraient remplacer des compétences techniques qui sont souvent essentielles pour réussir dans le milieu professionnel.

Une approche ciblée : la clé de la réussite

Pour améliorer l’impact de leur CV, les candidats doivent adapter leur présentation en fonction des offres d’emploi. Ceci implique de bien s’informer sur les compétences demandées et d’utiliser un vocabulaire précis. Par exemple, les candidats devraient viser à mettre en avant des compétences spécifiques, en adéquation avec le poste ciblé.

• Identifier les compétences demandées dans l’annonce.
• Utiliser des mots-clés exacts qui apparaissent dans l’offre.
• Fournir des exemples concrets de projets passés où ces compétences ont été mobilisées.

Les candidats doivent également être proactifs dans leur évolution professionnelle. L’apprentissage continu, la capacité à intégrer des outils récents et la volonté d’évoluer font partie des compétences que les recruteurs valorisent hautement. Ces éléments doivent être clairement mentionnés dans le CV pour convaincre les employeurs de leur engagement.

Valoriser les soft skills essentielles

Dans un contexte où les compétences techniques sont souvent au premier plan, les soft skills – c’est-à-dire les compétences comportementales et relationnelles – prennent une importance crescendo. En effet, 50 % des performances des employés peuvent être attribuées à ces capacités, et ce chiffre grimpe à 70 % pour les gestionnaires. Cela signifie qu’il est crucial pour les candidats de savoir mettre en avant des compétences interpersonnelles, telles que l’empathie, le dynamisme ou la curiosité.

Le problème de la visibilité des soft skills

Malgré leur importance, les soft skills se retrouvent souvent sous-représentées sur les CV. Selon l’étude de Zety, 72 % des candidats mentionnent l’esprit d’équipe, mais seulement 12 % citent la force de proposition, pourtant cruciale pour un candidat souhaitant se démarquer. Les recruteurs recherchent des candidats capables d’adapter leur style de communication et d’interagir efficacement avec les membres de l’équipe. Cette synergie devient de plus en plus déterminante dans l’évaluation des candidatures.

Comment démontrer ses soft skills dans un CV ?

Pour valoriser les soft skills sur un CV, il est essentiel d’apporter des exemples précis. Plutôt que de simplement déclarer qu’un candidat est organisé, il devrait expliquer comment il a géré un projet complexe, les résultats obtenus et les défis surmontés. De même, un commercial peut parler de son taux de conversion, des objectifs atteints ou d’initiatives prises pour améliorer la satisfaction des clients.

• Inclure des exemples concrets.
• Utiliser des verbes d’action pour montrer l’impact des actions réalisées.
• Mettre en avant les résultats chiffrés des actions menées.

L’importance d’un CV personnalisé

Une des erreurs les plus fréquentes chez les candidats est de rédiger un CV trop générique. Les recruteurs recherchent une personnalisation afin de mieux comprendre le candidat en fonction des attentes liées au poste proposé. Un CV qui reproduit des compétences attendues sans démontrer comment le candidat les a acquises ou les met en œuvre ne suffira pas.

L’arbre des talents : représentation personnalisée des compétences

Pour se démarquer, un candidat doit créer un arbre de talents sur son CV, où sont alignés les différentes compétences acquises et les expériences professionnelles où celles-ci ont été mises en œuvre. Cette stratégie permet non seulement de rendre les compétences visibles mais aussi de témoigner de la capacité d’évolution de l’individu. Il est également recommandé d’intégrer dans le CV une section sur les formations, en particulier celles liées à l’apprentissage continu.

• Inclure un arbre de talents pour visualiser les compétences.
• Mettre en avant les formations et certifications récentes.
• Adapter le CV à chaque offre d’emploi précise.

La nécessité d’un accompagnement réussi dans le processus de recrutement

Face à ces défis, il devient crucial d’accompagner les candidats tout au long de leur démarche de candidature. Des initiatives comme celles proposées par les Boosteurs de Compétences peuvent aider à former des candidats et à développer leur compréhension des attentes du marché. L’objectif est de les préparer à répondre efficacement aux compétences et savoir-être demandés dans le monde professionnel.

Les enjeux de l’accompagnement

Les professionnels des ressources humaines doivent être en mesure de détecter les compétences manquantes chez les candidats et d’offrir un soutien adéquat. L’accompagnement réussi passe par plusieurs étapes :

• Évaluation des compétences existantes des candidats.
• Proposition de formations adaptées.
• Offre de conseils sur la rédaction de CV et de lettres de motivation.

Il est également essentiel d’inculquer une culture de l’apprentissage continu. Les candidats doivent être informés que le développement des compétences est un processus dynamique, adapté à un marché du travail en constante évolution. Ce savoir-être évolutif est aussi un critère déterminant dans leur attractivité auprès des recruteurs.

Manu Dibango

Bonjour, je m’appelle Manu Dibango et j’ai 37 ans. Cadre supérieur dans l’administration, je suis passionné par la gestion et l’organisation. Bienvenue sur Camernews où je partage ma veille sur les nouvelles technologies et l’innovation.