W.A.K.A. primé lors du Festival du cinéma africain de Khouribga
Sorti en mai 2014, W.A.K.A. est sans aucun doute l’un des films de l’année. Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître. Vous l’aurez compris, il s’agit de W.A.K.A. En effet,
le tout premier long-métrage de la talentueuse metteuse en scène Franco-Camerounaise Françoise
Ellong connaît un succès fulgurant. Le fait qu’elle en soit à son premier long métrage ne signifie
pas qu’elle soit une novice. Bien au contraire, sa vision unique, sa patience, son engagement et son
acharnement au travail lui avaient déjà valu le Grand prix lors de la 4e nuit du cours métrage en 2011
ainsi que les prix de Meilleur film et de Meilleur scénario original pour son cours métrage NEK.
Sorti en mai 2014, W.A.K.A. entendez Woman Acts for her Kid Adam (les sacrifices d’une femme pour
son fils Adam) est une abréviation à dessein qui permet aux cinéphiles de se faire une idée du thème
principal du film. Tourné à Douala, capitale économique du Cameroun, le titre de ce film est un
terme bien connu au Cameroun et même au-delà. Il signifie « prostituée » en français camerounais.
La prostitution, le proxénétisme, l’horrible sacrifice de ces femmes qui font le trottoir par désespoir
pour la plupart, tels sont les sujets abordés dans ce long-métrage.
Le scénario est simple et efficace : Mathilde, la trentaine, est une femme seule abandonnée par
les siens et souvent livrée à elle-même. Serveuse dans un bar, Mathilde voit sa vie basculer le jour
où son Patron apprend qu’elle est enceinte et donc en ce qui le concerne, inapte à travailler plus
longtemps dans son enseigne. Après la naissance de son bébé Adam, les choses se dégradent et
n’ayant plus d’emploi, la jeune femme devient tantôt Maryline, une autre dans le même corps,
qui exerce le plus vieux métier du monde. Poignant et atemporel, W.A.K.A. émeut aux larmes et
choque à la fois face à l’indifférence et au manque d’humanisme de l’Homme. Un mélange plutôt
explosif pour un casting de charme : Patricia Bakalak, Bruno Henry et un acteur bien connut du public
camerounais : Alain Bomo Bomo.
Malgré les obstacles, d’ordres financiers notamment, qui ont retardé la sortie du film de plusieurs
mois, le travail a payé. Le public camerounais a adoré le film et la promotion qui s’est achevée en
juin dernier a été jugée trop courte pour un public conquis. Même accueil au Maroc. Le jury du 17e
festival du cinéma africain de Khouribga ne s’y est pas trompé. De fait, il a attribué « Le Prix spécial »
à W.A.K.A., un film qui le vaut bien.
Si vous ne l’avez pas encore vu, rectifiez le tir, car W.A.K.A. est un film qui n’a pas fini de faire parler.
Le Cameroun peut être fier de cette œuvre réalisée par une de ses filles. Bonne continuation à toi,
Françoise Ellong, n’arrête surtout pas de nous éblouir et de nous éduquer.