Profitant de l’ouverture jeudi de la session budgétaire au Parlement, l’ONG Forêts et développement rural a présenté, le 11 novembre dernier à Yaoundé, un plaidoyer sur le sujet
Cette quote-part, ont-ils rappelé, a été supprimée dans la loi de finances de 2015, et une décision de la direction générale des impôts est venue réaffecter les 10% revenant habituellement aux communautés riveraines des forêts, entre les communes et les agents de recouvrement, à raison de 5% pour chacune des parties. Le plaidoyer des ONG, des parlementaires et des communautés suite à cette décision, apprend-on, a provoqué la suspension de la décision du directeur général des impôts par le Premier ministre.
A la veille de l’ouverture de la session parlementaire devant aboutir au vote du budget de l’Etat pour l’année 2016, les communautés souhaitent donc que leur quote-part sur la RFA soit restaurée, avant de passer à l’examen et la résolution des problèmes qui minent la gestion de cette redevance dans le pays. Laquelle manne est, selon eux, leur source de revenue la plus importante, dans ce sens qu’elle permet de réaliser des projets de développement local et motive les riverains à veiller à la protection des forêts.
Cependant, à l’observation, ces exemples de contribution de la RFA au développement des communautés riveraines des forêts ne constituent qu’une éclaircie sur le sombre tableau de la gestion de la manne forestière par les communes et les communautés au Cameroun. Les gestionnaires de ces fonds étant plus enclins à la satisfaction d’intérêts égoïstes qu’à la recherche du bien-être communautaire.
Pour preuve, la commune de Yokadouma, à l’Est du pays, qui, pendant des années, a obtenu annuellement entre 700 millions et 1,3 milliard de francs Cfa au titre de la RFA, demeure un grand village. Il n’y a pas de route, l’électricité est rationnée entre 5h du matin et 16h du soir, le chantier de la mairie est à l’abandon depuis des années et, cerise sur le gâteau, les agents communaux restent souvent des mois sans salaires. Un maire de cette commune est d’ailleurs actuellement incarcéré pour des raisons liées à la gestion de la RFA.