Par Lopez Gilles
Après près de deux décennies d’instauration du processus démocratique, le Cameroun figure parmi les pays de l’Afrique subsaharien qui n’ont pas fait un seul pas sur la voie de la démocratie. La seule raison qu’évoquent la plupart des Camerounais à qui l’on fait cette remarque c’est la présence de Monsieur Biya à la tête du pays.
Paul Biya, comme avait dit quelqu’un, est par ses compatriotes, le Chef de l’Etat le plus insulté du monde. S’il en est encore choqué, il n’en voudra qu’à son extrême appétit du pouvoir. Par contre, s’il n’en a cure, alors le peuple camerounais devra commencer à se demander s’il n’a pas intérêt à préserver ses énergies pour une autre stratégie dans le combat pour sa souveraineté.
Demande-nous une chose : est-ce tous les Camerounais qui n’aiment pas le président camerounais ? Si non, combien sont-ils qui ne l’aiment pas et combien sont-ils qui l’aiment ?
Si une pareille question était posée à M. Biya, il répondrait par une autre plus vicieuse : combien sont-ils, les Camerounais qui s’aiment ?
C’est ainsi que le pays s’est retrouvé divisé entre des citoyens à part entière qui ont tous les droits et des citoyens complémentaires qui n’ont que des devoirs. Cet état de chose, dans un climat où la course effrénée au gain facile s’est emparée de tout le monde n’aura fait qu’accentuer le sentiment de haine généralisée. Cette haine, chaque Camerounais, selon sa position sociale, l’exprime à sa façon : elle est dissimulée sous le tribalisme, la jalousie, l’abus de pouvoir, l’abus d’autorité… etc.
La lutte pour la démocratie et le multipartisme sont venus « aiguiser les machettes » quand les Camerounais ont décréter que démocratie est synonyme de alternance.
Depuis dix-huit ans, les Camerounais, pour faire comme tous les autres peuples d’Afrique, dénonce le déficit démocratique. En réalité, la démocratie, ils n’en ont rien à foutre. Puisque, même au sein des partis politiques dits d’opposition, ils n’ont pas réussi à l’instaurer ; les actuels leaders sont des leaders à vie.