Cette activité va de pair avec la consommation recrudescente de la viande de brousse, pourtant interdite dans le pays depuis le déclenchement de l’épidémie Ebola en Afrique de l’Ouest
Singes, tortues, porcs-épics, pangolins, crocodiles, varans… près d’une centaine de carcasses d’animaux, initialement protégés et dont la vente est interdite, a été, récemment, saisie, par les forces de l’ordre, à Douala, la capitale économique du Cameroun, selon les mêmes sources.
« Ces animaux, classés espèces protégées au Cameroun, qui ont été saisis dans deux grands marchés de la ville, alors que des commerçants s’apprêtaient à les vendre aux ménagères pour les fêtes de fin d’année, sont naturellement issus du braconnage », déplore Eitel Pandong, représentant du ministère en charge de la faune à Douala.
Si le fléau du braconnage est monnaie courante au Cameroun, (plus de 450 éléphants ont d’ailleurs été abattus par des braconniers en 2014, pour leurs défenses, selon le ministère des Forêts et de la Faune), le problème d’aujourd’hui est encore plus grave puisqu’il a été prouvé, par des sources médicales, que la viande de brousse est un véritable réservoir du virus Ebola.
L’interdiction de la consommation de ces viandes, fait-il, de surcroît, observer, n’est pas encore levée.« Nous allons accentuer la sensibilisation des populations ainsi que les saisies des viandes illégales qui seront incinérées. Les opérations coup de poing seront intensifiées et les braconniers seront emprisonnés », prévient Pandong.
Du côté de la population, friande de viande de brousse, on justifie cette consommation, pourtant interdite, par un besoin d’un « apport en protéines » et « les vertus thérapeutiques », qu’elle recèle.
C’est en mars 2014 que le premier cas d’Ebola a été officiellement détecté en Guinée. L’épidémie qui a été classée comme étant d’une ampleur sans précédent par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fait plus de 11 000 décès en Afrique de l’Ouest pour presque 30 000 cas confirmés.
Le Cameroun a réussi à éviter la propagation de la maladie sur son territoire grâce à une vigilance de taille mais, aujourd’hui, le risque réapparait dans les assiettes, surtout que le virus ne disparait pas à la cuisson, selon les scientifiques.