Cet album marque la rencontre entre deux instruments de musique africaine : le mvet joué par la chanteuse camerounaise Sally Nyolo, et la kora pincée par le guinéen Djeli Moussa Diawara
Elle qui avait mis en lumière le mendzang, déclinaison du balafon chez les Béti d’Afrique centrale, sur l’album «La Nuit à Fébé» en 2011, avait apprivoisé depuis longtemps ce cordophone ancestral qu’est le mvet, reconnaissable à ses calebasses alignées sur son manche.
Dans son pays natal, il reste associé à l’épopée du peuple fang mais Sally, arrivée en France quand elle avait 12 ans, a pris le pari – sinon le risque – de l’emmener sur un autre terrain. Le faire voyager. Lui trouver un compagnon de jeu inédit, emblématique d’une autre culture du continent africain : la kora, cette harpe aux notes cristallines que les griots du Mali, de Guinée, de Gambie ou du Sénégal affectionnent tant pour chanter les louanges et raconter l’histoire mythique de l’empire mandingue.
Quand les incantations du Guinéen se font entendre derrière le chant aux motifs répétitifs de Sally, sur le morceau d’ouverture «Indeguele», le mariage n’est plus seulement entre mvet et kora, mais aussi sur le plan vocal. Là encore, les deux protagonistes ont su trouver la formule pour que leur conversation soit complète. Au point même que c’est la Camerounaise, avec sa culture de la forêt d’Afrique centrale, qui vient conter en français sur «Kanbele Fila» l’histoire des Traoré et Diabaté, personnages clés de l’histoire du Mandé d’Afrique de l’Ouest.