Le chef traditionnel et sénateur de la localité camerounaise de Banyo dans l’Extrême-Nord, Mohaman Gabdo Yayha, souhaite que les populations civiles soient associées à la défense du territoire
Dans une tribune relayée jeudi par les médias locaux, cette notabilité souhaite que les populations civiles soient désormais associées à la défense du territoire, convaincu qu’avec l’avènement des attentats kamikazes, «les forces de défense et de sécurité ne sauraient être les seuls remparts de la protection collective».
Pour Mohaman Gabdo Yayha, il s’avère aujourd’hui impératif de travailler à la restauration de la confiance entre les populations et les forces de défense et de sécurité, si le Cameroun veut accroître substantiellement l’efficacité de son système de renseignement.
«Une des pistes pour y parvenir serait d’intensifier davantage la lutte contre la ‘’petite » corruption à l’effet notamment de protéger nos populations contre les exactions de certains éléments de nos forces de sécurité». Des exactions répétées surtout dans l’arrière-pays et les zones frontalières et qui ont pour conséquence d’éloigner les populations de ces forces de l’ordre pourtant censées les protéger.
Il ne s’agit pas, explique-t-il, de fournir des fusils d’assaut à ces escouades civiles de veille, mais de moyens et équipements, fussent-ils rudimentaires, pour se défendre avec l’avantage d’une connaissance parfaite du terrain, ceux connaissant les réalités des zones frontalières sachant à quel point il est difficile, pour les forces de sécurité, de surveiller les multiples pistes et sentiers qui relient le Cameroun au voisin nigérian.
Pour Mohaman Gabdo Yayha, l’unique ennemi du Cameroun en ce moment se nomme Boko Haram «et ses complices véritables sont la pauvreté, le chômage des jeunes et l’injustice sociale».