Par Yves Beng, Emmanuel Fonkwa, Franklin Nyamsi, Josué Yetna, Michel Massoki
Mourir en été. Pendant les vacances. Loin du Kamerun, sa terre natale, son irremplaçable «mboa». Quelle galéjade !
Camarade Emeh Elong,
Tu laisses à tes héritiers un impressionnant corpus de diatribes. Essentiellement dirigées contre les régimes d’Ahmadou Ahidjo et de Paul Biya, c’est-à-dire contre les complices camerounais de l’impérialisme international. Ils y puiseront la force d’un entêtement fécond, apprendront comment l’indiscipline peut sceller une fidélité. C’est que, infatigable activiste, on t’a vu partout où les libertés du Kamerun et celles de l’Afrique étaient en jeu. Avec l’Union des Populations de Cameroun (UPC), ton parti, bateau parfois ivre mais néanmoins creuset de ton identité, tu n’as pas cessé de te battre pour un Kamerun nouveau, juste et démocratique. Ni l’incapacité du mouvement à s’unir, ni ses difficultés à pleinement intégrer la légalité, ni la léthargie de la population, ni l’hostilité du gouvernement ne t’ont conduit à renoncer.
Et puis, entre nous, sont apparues des divergences. Le net offrant la possibilité de s’épier, nous nous sommes moins vus. Tu as continué, parfois, à polémiquer avec nos silences. Rien, en tout cela, qui ne soit humain, trop humain.
Ta disparition nous afflige. Profondément. Ton aptitude à nous remettre en question nous manquera.
A ton épouse, à tes enfants et petits-enfants, nous adressons nos plus sincères condoléances.
Le mouvement upéciste vient de perdre un vaillant soldat. L’âme immortelle du peuple kamerunais poursuit cependant son oeuvre!
Regrets éternels, fraternels adieux.
Signatures :
Yves Beng
Emmanuel Fonkwa
Franklin Nyamsi
Josué Yetna
Michel Massoki