La Commission des frontières entre les deux pays organise, du 17 au 20 décembre 2015, des travaux en vue d’une gestion harmonieuse des zones frontières
Parce qu’elles sont sensibles et surtout parce que le contexte de crise sécuritaire qui prévaut sur le continent touche l’un des deux pays, la gestion harmonieuse des frontières entre le Gabon et le Cameroun est, plus que jamais, une nécessité.
Selon le ministre de l’Intérieur, une réflexion doit être menée pour établir des limites officielles et parfaitement définies. «Comme chacun le sait, nos deux pays sont séparés mais en même temps sont unis par une frontière naturelle, au sens géographique, matérialisée par des cours d’eau communs dont la Kyé, le Ntem, le Kom et l’Ayina. Cette frontière naturelle issue de la convention franco-allemande du 9 avril 1908 et de son annexe du 18 avril de la même année, n’a malheureusement pas encore fait l’objet d’une véritable démarcation», a-t-il fait savoir, avant d’ajouter : «Cette situation s’explique par le fait que les sites de référence pour la détermination de la frontière énumérés par la convention du 9 avril 1908, bien que connus et admis par les deux parties, n’ont jamais été ni reconnus ni identifiés, ni marqués conjointement».
Un moment de la cérémonie de lancement des travaux, le 17 décembre 2015 à Libreville.
Les travaux, qui devraient s’achever le 20 décembre prochain, portent essentiellement sur l’évolution de la question des frontières depuis la réunion de la grande commission mixte de coopération organisée à Libreville en juillet 1997. Le programme des missions conjointes de terrain, les problématiques de gestion de la frontière, de la circulation des personnes et des biens ainsi que de l’utilisation de la rivière Ayina, la gestion de la frontière dans la zone des parcs nationaux, la sécurité et l’insécurité transfrontalières, sont aussi au centre des préoccupations des participants à ces travaux. Cette première session devrait servir de cadre à l’élaboration et l’adoption d’une feuille de route de la commission ad hoc. Elle devrait aussi permettre aux participants d’arrêter une périodicité pour la tenue des sessions de cette instance.